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Qu'est-ce qui anime les écoles du secondaire II?

Sous le titre "Observer", la cartographie proposée par le ZEM CES est un outil permettant de comprendre, présenter et communiquer les tendances du secondaire II.

  • Comprendre: Nous interrogeons des experts afin d'obtenir une représentation fiable de ces tendances.
  • Présenter: Nous présentons les thèmes identifiés sur une carte heuristique.
  • Communiquer: Nous diffusons cette carte auprès de la communauté du secondaire II pour contribuer à une réflexion à l'échelle suisse et à des discussions ciblées. Les résultats des discussions sont intégrés dans le développement ultérieur de la carte, qui se veut un outil dynamique et en constante évolution.

Résultats des premiers entretiens

Le ZEM CES explore et présente les tendances du secondaire II

À quoi ressemblera le secondaire II de demain? Le ZEM CES a interrogé 16 expertes et experts à ce sujet, leur demandant notamment ce qui serait différent dans huit ans. Aucun changement radical n'est attendu: la formation au secondaire II continuera à être un processus de maturation individuelle visant à élargir les horizons, à préparer les jeunes aux études et à les aider à s'orienter dans le monde. Les expert-e-s s’accordent pour dire que la formation au secondaire II doit transmettre des valeurs. En Suisse, l’école est déjà très ouverte aux sujets de société actuels et doit le rester. Renforcer la citoyenneté et le sentiment de communauté est déjà une préoccupation au secondaire II. L'école pourrait devenir le point d'ancrage principal de la cohésion sociale.

Des thèmes importants pour le développement des écoles du secondaire II


Hétérogénéité

L'un des défis à relever ces prochaines années est l'égalité des chances. Les écoles ont une mission à remplir en termes de mixité sociale et ne doivent pas être des lieux auxquels seuls certains milieux ont accès. Selon l’ensemble des expert-e-s, les écoles du secondaire II ne sont en effet pas assez hétérogènes. Les élèves doués issus de familles allophones ou non académiques ont moins de chance de trouver le chemin du gymnase et, dans les zones rurales, l’accès au gymnase reste difficile pour beaucoup. Les centres urbains sont clairement favorisés en matière de possibilités de formation. Le corps enseignant n'est pas non plus suffisamment hétérogène. La pression pour renforcer cette hétérogénéité au sein des écoles du secondaire II va s’intensifier.

Comparabilité et développement de la qualité

La pression va également s’accroître sur le plan financier, ce qui augmentera les attentes de la société quant à la valorisation des connaissances et des compétences des élèves du secondaire II, notamment en ce qui concerne la légitimation de leur capacité à entreprendre des études supérieures. L’exigence de comparabilité des performances des élèves pourrait encore s’accentuer. Dans le système fédéral suisse, cette exigence est associée, d’un côté, à la méfiance et à la crainte de dérives technocratiques et de contrôle excessif ; de l’autre côté, elle est désormais reconnue dans les écoles comme une préoccupation importante et légitime sur le plan politique. Il existe désormais un consensus autour de l’«engagement commun» (par opposition à la «comparabilité») et du «dialogue» à l’échelle nationale (par opposition aux «voies uniformes»). La meilleure voie pour la Suisse serait donc la coopération volontaire, éventuellement favorisée par une certaine pression. Cela nécessiterait notamment des critères de qualité comparables pour les écoles, des groupes de disciplines qui effectuent des ajustements et des organismes qui garantissent la comparabilité par des procédures et des modèles communs. Il n’est pas question d'un examen de maturité uniforme, mais d’une coopération intercantonale accrue sous la forme de discussions et d'objectifs communs. Le gymnase dans son ensemble se verrait alors renforcé. Dans le cas des branches principales (notamment les mathématiques) et des compétences de base qui y sont liées, les expert-e-s seraient également en faveur d’une amélioration de la comparabilité non seulement à travers des procédures communes mais aussi, par exemple, à travers l’évaluation des performances des élèves.

Développement de l’école et de l’enseignement

Les expert-e-s constatent toutes et tous que le rôle des enseignant-e-s est en train de changer. Ils et elles deviennent de plus en plus des accompagnateurs et accompagnatrices d'apprentissage et des vecteurs de motivation. Ce qui demeure, c'est leur fonction de modèle, ainsi que leur grande expertise disciplinaire. L'enseignement est toujours plus construit autour de la résolution de problèmes, hétérogène et hybride. Le contenu des disciplines est davantage contextualisé. L'apprentissage est plus axé sur la compréhension, plus transversal et plus individuel. Une tendance est même l'abandon des horaires fractionnés au profit d'unités d'enseignement plus larges et d'horaires plus flexibles. Par conséquent, beaucoup de choses dépendent de la façon dont les enseignant-e-s coopèrent au sein des groupes de discipline. Cela a un grand impact sur la qualité de l'enseignement. La coopération est une condition préalable à l'apprentissage intégral et à la qualité de l'enseignement. Actuellement, cela se fait le plus souvent dans le cadre de l’évaluation et de la préparation en commun. À l'avenir, des équipes de trois enseignant-e-s pourraient superviser trois classes au lieu d'un-e enseignant-e supervisant une seule classe. Les environnements d'apprentissage iront au-delà de la simple addition de différentes disciplines qui prévaut aujourd'hui. L'enseignement général sera de plus en plus contextualisé, et davantage de travaux et de projets seront réalisés de manière autonome au cours du secondaire II. Si la pédagogie différenciée rend possible des parcours plus individualisés, l'organisation en classes ou en départements n’est pas remise en cause car elle offre un cadre sécurisant aux élèves.

Numérisation

La numérisation constitue un défi pour le secondaire II, dans la mesure où elle doit devenir un instrument pour interpréter et comprendre la société. La formation au secondaire II constitue en elle-même un laboratoire qui permet aux jeunes d’apprendre et d'analyser la société. La numérisation y joue un rôle important. Les élèves apprennent à s’exprimer et à participer, dans une société qui se numérise, et analysent les phénomènes sociaux à l'aune de la transition numérique. La numérisation est aussi comprise comme un outil ou comme une nouvelle compétence requise pour les étudiant-e-s et les enseignant-e-s. 

Le futur potentiel de transformation de la numérisation pour les écoles est toutefois relativisé par certain-e-s. La numérisation est alors vue, avant tout, comme un grand bouleversement pour l'économie, et pose à ce titre de nouvelles exigences scolaires. Mais elle ne change pas les fondements didactiques, car elle n'a que peu d'influence sur la manière dont le cerveau humain construit les connaissances. Certains citent l’émergence de nouvelles possibilités didactiques et méthodologiques, par exemple avec l'utilisation de la «réalité virtuelle» pour illustrer des démonstrations. A l'heure actuelle, elle n'est guère utilisée au secondaire II. Parfois, la numérisation est également associée à de fausses promesses didactiques et à des espoirs exagérés. Des tendances contradictoires telles que la standardisation dans l’éducation, d'une part, et l'individualisation de l'éducation, d'autre part, ne peuvent être résolues simplement par la numérisation.


Processus

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Souhaitez-vous participer à la discussion sur les tendances dans l'enseignement secondaire II? Avez-vous des suggestions pour la carte heuristique?

Cartographie, version de juillet 2020

La carte dans sa version de juillet 2020 est une proposition du ZEM CES, qui est discutée dans les entretiens avec les experts. Cette proposition sera adaptée et développée à la suite des entretiens.

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